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mardi 18 octobre 2016

Une banque publique britannique va fermer les comptes de Russia Today

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Hier, la rédactrice en chef de Russia Today, M. Simonian, écrivait dans son twitter que les comptes de la chaîne en Grande Bretagne vont être bloqués. Une vague de réaction officielle a suivi, d'autant plus qu'aucun motif n'est évoqué par la banque publique britannique. Aujourd'hui, il semblerait que les comptes ne soient pas bloqués, mais la chaîne russe doit trouver une autre banque ... rapidement. Alors que le raiting de la BBC baisse, c'est effectivement un moyen de régler à la fois les problèmes de concurrence et celui du contrôle de l'information.


Russia Today est une chaîne russe publique diffusée à l'étranger, et à la différence de TV5 Monde qui diffuse en français, Russia Today diffuse dans la langue de la région de réception. Ce qui lui permet de toucher un très large public et de faire concurrence aux chaînes nationales. Dans un monde soi-disant concurrentiel, ouvert, pluriel, ce devrait être considéré comme un plus. L'on n'arrête pas de nous répéter que seule la concurrence est à même de produire ce qu'il y a de meilleur. Pourtant, ici, ce n'est pas le cas. Des pressions sont exercées sur la chaîne dans les régions sous contrôle des Etats Unis, comme dans certains pays d'Amérique du Sud qui ont modifié récemment le mode de diffusion de la chaîne, au Moyen Orient où les comptes ont été bloqués car le journaliste et directeur du groupe D. Kissilev est sous sanctions américano-européennes.

En 2014 déjà, l'Office of communications d'Angleterre menaçait pour la 4e fois de fermer RT si la chaîne ne tenait pas compte de ses avertissements:
RT "présente des informations avec un background russe et traite les actualités du point de vue de la Russie, alors qu'elles devraient l'être de manière impartiale". Il est question des reportages sur les événements en Ukraine, en particulier dans les extraits des émissions des 1er, 3, 5 et 6 mars 2014.
Autrement dit, si la chaîne ne diffuse pas le point de vue admis en Occident. Or depuis, des reportages ont été diffusés qui prouvent que RT ne faisait que montrer une vérité dérangeante, mais une vérité. L'incontournable journal Le Monde, toujours égal à lui-même, sort également sa petite feuille, avec une formulation ... surprenante:

Des plateaux, des bandeaux défilants, des présentateurs et présentatrices, tous jeunes et beaux. Une version en anglais. Russia Today (RT), qui diffuse en quatre langues, a tous les attributs des chaînes d'information en continu à vocation internationale, comme CNN, la BBC ou France 24. A une exception près : son ambition clairement revendiquée est de contrer « l'hégémonie des médiasoccidentaux » afin de rétablir la vérité sur la Russie

Manifestement, la rédaction du Monde regrette la bonne vieille période soviétique, les plateaux tristounets, les journalistes guindés, ça faisait plus exotique et confortait leur complexe de supériorité. Quand la Russie joue au même niveau que les occidentaux, avec leurs armes, mais pour défendre ses propres intérêts, forcément ça dérange. 

Hier, dans la même veine, c'est la banque NatWest, qui doit faire le travail que le Gouvernement ne peut pas officiellement faire: empêcher RT de diffuser, lui compliquer la vie. Car si le Gouvernement agit ouvertement, c'est reconnaître la censure, ce qui n'est pas compatible avec les valeurs "déclarées" de la société occidentale - la censure n'existe qu'en Russie et dans les pays totalitaires, c'est bien connu. 

Dans le monde libéral, ce doit être une réaction normale du marché. Quand le ministère russe des affaires étrangères affirme ne pas exclure qu'une telle décision ait été prise en accord avec le Gouvernement britannique, la réaction du porte-parole de T. May est simple:
«Cela concerne la banque, c’est à eux de décider à qui ils offrent leurs services, sur la base de leur appétit pour le risque»
Bref, it's just business.

Pas tout à fait si l'on regarde de plus prêt à qui appartient cette banque. Depuis 2000, la banque NatWest est dirigée par Royal bank of Scotland Group qui est lui-même dirigé par le Gouvernement britannique par l'intermédiaire de UK Financial Investments, qui possède 73% des actifs de la banque. Cet instrument a été spécialement créé en 2008 pour gérer les actifs du ministère des finances britannique.

Donc, ce n'est plus tout à fait du business, mais franchement de la politique. Une politique intelligente, qui respecte les formes de la démocratie actuelle et en dévoie totalement l'esprit. Une ingérence politique dans la liberté d'expression sous couvert de règles du marché.

Car finalement, NatWest, qui a bien dû réagir, explique qu'il ne s'agit pas d'une sanction, mais la banque ne veut simplement plus s'occuper des comptes de RT. Comme il est possible de le lire dans la lettre envoyée à RT et en partie publiée sur le site:

The National Westminster Bank has informed RT UK that it will no longer have the broadcaster among its clients. The bank provided no explanation for the decision.
“We have recently undertaken a review of your banking arrangements with us and reached the conclusion that we will no longer provide these facilities,” NatWest said in a letter to RT’s London office.
The letter said the decision was final and that it is “not prepared to enter into any discussion in relation to it.”
Selon la banque, le 14 novembre les cartes sont bloquées et les comptes fermés le 12 décembre. Toutefois, la version "commerciale" est discréditée par un article publié sur le site de la BBC, dans lequel John Laugh, expert à The Royal Institut of International Affairs, affirme que c'est une bonne décision qu'il aurait fallu prendre depuis longtemps car il est évident que RT est un élément de la machine de propagande russe qui tente de manipuler l'opinion publique. Donc, la BBC explique que la décision est bien politique.

Surtout si l'on tient compte du fait que RT n' a jamais eu, selon M. Simonian, d'incidents bancaires ni un quelconque problème financier avec la banque. Sur le plan économique, la décision ne tient pas.

Sa rédactrice en chef affirme que, de toute manière, RT va continuer à diffuser normalement. Finalement, c'est la meilleure réponse à donner: continuer à faire son travail et le faire bien.

2 commentaires:

  1. Les gens en ont marre de n'entendre qu'un son de cloche, RT leur offre un point de vue totalement différent. Au fond, c'est son succès qu'on ne lui pardonne pas et qui la rend si dangereuse pour les occidentaux.

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  2. Un épisode dans la "guerre de l'information"
    http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/avec-russia-today-la-russie-a-t-elle-gagne-la-guerre-de-l-information_1702589.html

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