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jeudi 20 octobre 2016

L'impasse diplomatique de Berlin

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Berlin, en capitale de facto de l'Europe, a remplacé Paris et le Président français caché dans les juppes de Merkel plein d'assurance a pu tenir une position forte: la Russie commet des crimes de guerre en Syrie, il faut soutenir les Casques blancs - dit défense civile syrienne - et financés par USAID, les bombardements doivent cesser. Angela a soutenu François, l'Europe est une grande famille. Mais lorsque le Président russe parle concrètement, de la pause humanitaire, de la séparation des opposants des terroristes ... c'est l'impasse. Sa conclusion est éloquente: ce sont aux Etats Unis de remplir leurs obligations. Les "dirigeants" européens apprécieront d'être remis à leur place, celle de pays satellites. Forcément, la presse est pleine d'une conclusion évidente: il faut prendre des sanctions contre la Russie. Revenons sur cette comédie dramatique, manifestement jouée dans le style de l'ancienne tradition théatrale italienne, dans laquelle chaque acteur tenait un emploi déterminé et gardait plus souvent un même costume conventionné dans ses différents rôles.


La mise en scène

L'hypocrise a commencé avant la réunion à Berlin. Formellement, A. Merkel veut réunir le Format Normandie, pour traiter de la question de l'Ukraine. Elle ne peut décemment pas inviter le Président russe à parler de la Syrie avec F. Hollande après que ce dernier ait paniqué et provoqué l'annulation de la visite présidentielle russe à Paris. Donc P. Poroshenko est convié, ils traitent de l'Ukraine, aucune nouvelle décision n'est prise, personne n'en attend, Poroshenko rentre chez lui avec toujours le fardeau des accords de Minsk sur ses épaules et les débats continuent ... sur la Syrie.

Le deuxième élément de la mise en scène est la rencontre de F. Hollande, juste avant de partir pour Berlin, avec les incontournables Casques Blancs. La présentation qu'en fait Euronews nous fait monter les larmes aux yeux: 
Le président français a reçu une délégation de Casques blancs, ces volontaires syriens qui sauvent des vies dans l’enfer de la guerre. (...) La trêve dans les bombardements, prévue pour durer 11 heures, doit permettre aux blessés de quitter la ville, aux rebelles de se rendre. Pour les 3.000 volontaires des Casques blancs ce sera un fragile répit avant d’affronter, seuls, la barbarie, à nouveau.
Une seconde, je repose mon mouchoir, trop d'émotion. Voilà. Au fait, qui sont ces Casques Blancs?


En 2011, toute une floppée d'ONG évidemment destinée à défendre les droits de l'homme en Syrie ont été instaurées, au passage elles faisaient un semblant d'humanitaire. Les Casques Blancs ont été créés en 2012. Par James Le Mesurier, oui ça ne sonne pas très syrien. Et pour cause, il est un ancien officier du renseignement britannique ... spécialisé sur les questions de sécurité. En quelques années, la structure s'est fortement développée, on retrouve 119 centres en Syrie. Ses principaux sponsors sont le Royaume Uni, le Dannemark, l'Allemagne et la Hollande. Parmi les fonds qui le soutiennent, de très loin le principal est l'US Agency for International Devlopment dit USAID. L'USAID a versé, selon le porte-parole du Département d'Etat, plus de 23 millions $ depuis 2013 à cette organisation. Peut-on encore la considérer comme indépendante? A ce prix là, non. Et chose très étrange, lorsqu'en 2016 il y eut une tentative pour lui donner le Prix Nobel de la paix, le jury s'est souvenu qu'elle ne travallait que dans les territoires tenus par "l'opposition armée" et qu'elle bloquait le passage au Croissant Rouge à et la Croix Rouge. Sa candidature fut écartée.

Ce sont donc des représentants de cette organisation, qui travaille sur le terrain caméra à la main pour aider à la guerre d'information, que le Président français F. Hollande reçoit à l'Elysée avant d'aller discuter avec le Président russe à Berlin.

C'est peut-être pour cette raison que ni la France, ni l'Allemagne, ni les Etats Unis ne veulent voir les tirs effectués par cette "opposition" armée sur les civils syriens.

La tragédie

L'hypocrisie, loin de s'arrêter là, perdure lors des pourparlers. Chacun les qualifiera de difficiles - la Russie ne cède pas. Lorsqu'il s'agit de la pause humanitaire initiée par la Russie, F. Hollande n'ayant rien à dire, de constructif j'entend, déclare comme un fat:
«Une trêve de quelques heures n'a pas de sens parce que ce qu'il faut c'est acheminer l'aide humanitaire. Et ce qu'il faut aussi c'est qu'un certain nombre de groupes puisse quitter Alep et être écarté»
Lorsqu'il s'agit de la séparation des opposants des terroristes, là ils reconnaissent bien que Al Nusra est sur place à Alep, mais demandent quand même un cessez-le-feu et continuent à accuser la Russie et le régime syrien de tous les maux. Hollande continue sur le thème des crimes de guerre, Merkel parle de caratère inhumain. Mais personne n'offre de solution pour distinguer "les gentils des méchants", puisque c'est objectivement impossible.

Le dénouement

La conséquence est inévitable: les sanctions. Elles sont inefficaces, mais lorsque l'on s'est entravé par sa veulerie, il n'y pas d'autre échappatoire pour tenter de sauver la face. Ainsi, lors de la conférence de presse séparée de F. Hollande et A. Merkel, l'on a pu entendre le dialogue qui se répète encore et encore :
Angela Merkel, n’ont pas exclu de mettre en place des sanctions contre la Russie en raison des bombardements que celle-ci mène contre les civils sur la ville d’Alep en Syrie. (...) « Tout ce qui peut être de l’ordre de la menace peut être utile », a déclaré à la presse à ce sujet François Hollande, tandis que Mme Merkel a jugé à ses côtés « qu’on ne peut pas se priver de cette option » à la veille d’un sommet de l’Union européenne (UE) qui va largement aborder la question des relations avec la Russie.
Pendant ce temps, la Russie et le gouvernement syrien ont cessé tout bombardement depuis le 18 octobre en prévision de la trève du 20, comme annoncé, et le Président russe se dit évidemment prêt à la prolonger autant que possible tant qu'elle n'est pas utilisée par les groupes terroristes pour se regrouper et se renforcer.

Epilogue

Alors que A. Merkel déclare que c'est à la Russie de prouver sa bonne volonté dans la trève, l'opposition terroriste semble être totalement absente du discours européen, comme si l'ennemi était la Russie et Assad et non l'état islamique et ses comparses terroristes divers et variés.

Sans même parler des "bévues" de la coalition, qui habituellement les nie et les met sur le dos de l'aviation russe. Ainsi en est-il de "l'erreur" commise par l'aviation belge sur un village à proximité d'Alep:
«Dans le bombardement, deux bâtiments résidentiels ont été détruits, six personnes ont péri et quatre autres ont été plus ou moins grièvement blessés. Les aviations russe et syrienne n'opéraient pas dans la zone. Dans la nuit du 18 octobre, dans la région de Hassadjek opéraient des avions de la coalition internationale. Les dispositifs de contrôle ont détecté la présence dans la zone donnée de deux F-16 appartenant au Royaume de Belgique»

Le ministère russe des affaires étrangères a condamné cette frappe qui n'a touché aucun terroriste, mais uniquement des civils. Et M. Zakharova, porte-parole du MAE russe déclare non sans humour:
«Nous attendons des déclarations du département d’Etat où il condamnera formellement ces attaques contre des infrastructures civiles et la mort des civils. Je pense que la recherche de photographies des victimes et le lancement d'une campagne appropriée sur CNN ne leur poseront pas de problèmes»
La Belgique a démentie immédiatement:
"Nous n'avons pas été dans la région. Nous n'avons pas été impliqués dans l'attaque qui a été mentionnée", a déclaré Laurence Mortier, la porte-parole du ministère belge de la Défense. Le ministère belge des Affaires étrangères est également monté au créneau. Son porte parole a affirmé que la Belgique attendait des explications de la part de Moscou. L'ambassadeur russe en Belgique sera ainsi convoqué "dans la journée".  
La réaction ne s'est effectivement pas faite attendre, pourtant, pas de condamnation, pas de larmes, pas de demande d'enquête: la presse unanime parle de la convocation de l'ambassadeur russe pour que la Russie retire ses accusations. Une question: la Russie doit-elle également détruire les images radars? 

Toutefois, la France et l'Allemagne ont la solution: il faut prendre des sanctions contre la Russie pour le bombardement des civils. Ce qui peut inclure les crimes contre les civils commis par Al Nusra et autres goupuscules à Alep:
Au cours des 24 dernières heures, les militaires russes ont enregistré 51 violations du régime de cessez-le-feu à Alep. Le 18 octobre, le quartier densément peuplé d'Al-Jamiliya a été soumis à des tirs intenses, qui ont fait trois morts et près d'une trentaine de blessés, dont des enfants. (...) Selon les estimations des Nations unies, près de la moitié des combattants insurgés présents actuellement à Alep font partie du groupe islamiste Fatah al-Cham, ex-Front Al-Nosra, considéré comme une organisation terroriste par le Conseil de sécurité de l'Onu.










1 commentaire:

  1. Hollande est pathétique. Il a bien voulu affronter Poutine mais en présence de Merkel.
    Je me demande pourquoi V.Poutine s'obstine à rencontrer encore Merkel/Hollande, puisqu'ils ne décident de rien, qu'ils ne lèveront pas le petit doigt pour obliger Porochenko à appliquer le début du commencement des accords de Minsk? Tout ça est du temps perdu.
    Quant aux belges s'ils n'étaient pas aux commandes des F16, c'était qui?

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