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vendredi 13 mai 2016

La Loi El Khomri ou la gouvernance post-démocratique


Que ce soit avec la loi Macron ou maitenant avec la loi El Khomri, le système de gouvernance a basculé dans un mode de fonctionnement post-démocratique. C'est-à-dire que nous sommes passés d'une représentation de plus ou moins la majorité, à la défense d'une minorité.


Certes, n'ayons pas d'illusion, l'idéal démocratique selon lequel l'état et ses représentants ne gouvernent la société qu'au nom et pour le bien de la majorité n'a jamais été réellement réalisé dans aucun pays. Mais le mythe tenait plus ou moins tant que l'écart entre les décisions prises par les gouvernants et la majorité de ceux qu'ils sont censés représenter, c'est-à-dire desquels ils tirent leur légitimité à prendre des décision obligatoires pour tous, donc tant que cet écart n'était pas trop important. Et les cotes de popularité des présidents et des premiers ministes se tenaient en général entre 40% et 60%. C'est-à-dire justement dans la moyenne.

Avec François Hollande et M. Valls nous atteignons tous les records d'impopularité. Dès novembre 2012, F. Hollande est passé en dessous des 40%, de novembre 2013 à novembre 2015 il tourne entre 15% et 21%. Sauf les remontées circonstancielles liées aux attentats et aux besoins naturels des gens dans ces cas de se regrouper derrière le chef, quel qu'il soit, il ne satisfait plus qu'une très faible minorité. La chute de Valls est à peu près similaire, même si avec 25% de personnes satisfaites, il est considéré comme populaire.

Dans ce contexte difficile de gouverner? Non. Il ne faut pas confondre les causes et les conséquences. C'est en raison de leur manière de gouverner que Hollande et Valls atteignent des sommets d'impopularité. Car on ne gouverne pas contre son peuple. Et les instruments juridiques, comme le fameux 49-3, offerts par la Constitution ne sont pas là pour aller contre la volonté populaire, mais pour occasionnellement dépasser une interinstitutionnel.

Y recourir démontre la faiblesse politique interne de groupe gouvernant. Car l'exécutif est obligé de mettre une partie de sa majorité en dissidence. Mais ne rêvons pas, aucune motion de censure n'est jamais passée. Et le 49-3 a très souvent été utilisé, surtout sous Rocard, lorsque la présidence Mitterand n'était pas si forte. Présidence qui a d'ailleurs inauguré la cohabitation, c'est-à-dire instauré la rupture comme mode de gouvernance.

Mais exception faite principalement du Contrat priorité emploi, qui avait mis les gens dans la rue, le 49-3 fut surtout utilisé pour faire passer des lois de finances, des privatisations ou la loi sur les Télécoms et était tombé dans les oubliettes depuis 2006. Or, Valls fait passer en force la loi Macron, qui est logiquement complétée par la loi El Khomri.

Peu importe les manifestations, les milliers de personnes qui refusent cette logique politique de dérégulation portée par ces textes. On a parfois l'impression que ce Gouvernement a un mandat pour tout casser. Casser le modèle libéral de notre société et pour cela recourir à des méthodes non démocratiques. Sinon, ça ne passerait pas.

Post-démocratie et post-libéralisme, mais comment dénommer ce qui se passer, autrement que par ce qui n'est plus?

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